Le retard des investissements dans l’IA et la Blockchain en Europe

Le rapport de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) alerte sur le retard accumulé en matière d’investissement dans l’IA et la Blockchain. Le rapport publié début juin 2021 interroge: l’Union Européenne n’a-t-elle rien compris au nouveau monde qui se crée derrière nos écrans?

 

Comprendre l’enjeu représenté par l’Intelligence Artificielle (IA) et la Blockchain

Qu’est-ce que l’IA et la Blockchain?

Pour rappel, l’IA signifie intelligence artificielle. Le terme est employé pour désigner le fait q’une machine puisse assurer des tâches nécessitant une forme d’intelligence. De nos jours, dès lors qu’on parle de « machine learning », on parle de fait d’IA.

Le terme blockchain quant à lui désigne une nouvelle technique pour archiver les données numériques. Le stock d’informations est sécurisé grâce à un cryptage et une décentralisation des informations. La blockchain est notamment utilisée dans la sécurisation de la monnaie virtuelle du Bitcoin.

 

Quelle portée pour ces nouvelles technologies?

Quel est donc le positionnement actuel de l’Union Européenne à l’égard de ces technologies? Le dernier rapport de la BEI témoigne d’un retard important dans l’allocation de fonds pour la recherche et l’innovation de ces technologies. L’Europe tarde à investir suffisamment dans le développement de l’IA et de la Blockchain. Ce retard touche les institutions européennes elles-mêmes autant que les entreprises des pays d’Europe.

De fait, ce retard impacte les capacités et la crédibilité de l’Union Européenne sur la scène internationale.  Pour cause, la portée de ces nouvelles technologies s’annonce comme cruciale dans le monde de demain. Avec l’IA, on pourra demain constituer les composantes essentielles de la défense européenne, ou bien encore résoudre de la crise environnementale. Avec la blockchain, on pourra demain créer des formes de financement alternatives. Ces alternatives permettront aux banques d’utiliser des « bons numériques »  en cryptomonnaie et les procédés classiques utilisés aujourd’hui disparaîtront. Plus que jamais, l’IA comme la Blockchain donnent l’opportunité de créer des nouveaux produits, services et actifs pour nos gouvernants actuels.

 

Le statut de l’Europe face aux technologies

Des faits alarmants

 

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Investissements par pays dans l’IA et la Blockchain

Sur 25 milliards d’euros investis dans l’IA et la Blockchain, l’Europe n’a investi que 7%. À l’inverse, les Etats-Unis et la Chine sont leaders des investissements dans ces technologies. De fait, ils seront leaders de ce secteur.

 

Aujourd’hui, l’Europe cumule un déficit d’investissement dans la blockchain de 10 milliards d’euros. Concrètement pour rester à hauteur des Etats-Unis et de la Chine, l’Europe doit dès maintenant dépenser 10 milliards d’euros dans le secteur de l’IA et la Blockchain. 

 

Un train doucement mis en marche

Toutefois, l’Union Européenne avait déjà initié des projets d’investissement.  Pour soutenir la recherche en Europe, l’UE avait mis en place en 2018 le programme Horizon 2020. Elle allouait ainsi 1,5 milliards d’euros au financement de la recherche des PME européennes. Cette démarche s’est prolongée avec le récent programme pour une Europe numérique (PEN) qui alloue plus de 2 milliards d’euros rien qu’au développement de l’intelligence artificielle.

 

 

Quel avenir pour l’Europe face à l’IA et la Blockchain?

 

Une inégalité et instabilité autour de ces nouvelles technologies

Bien qu’elles existent, les contributions à la recherche sont inégales entre pays européens. En comparant l’investissement dans les technologies de l’IA et la Blockchain selon les pays, on constate que seules l’Allemagne et la France investissent dans leur futur.

Et pourtant s’il y a peu d’investissements, il y a un marché et une forte demande. Progressivement, l’Union Européenne se met en marche mais à petits pas. Récemment, la Banque européenne d’investissement a émis plus de 100 millions d’euros de dette en Ethereum. L’émission en cryptomonnaie témoigne ainsi d’une confiance accordée à la blockchain, et peut être de futurs investissements de l’Europe en IA et Blockchain.

 

Un bilan contrasté

Le retard d’investissement dans ce secteur est lié à une incompréhension et à l’instabilité de ces nouvelles technologies. Par exemple, si la blockchain sécurise les transactions des cryptomonnaies elle n’en assure pas moins la stabilité de leur valeur. Les cryptomonnaies restent extrêmement volatiles et leur délai de transaction sont longs. Ainsi, il y a peut être encore trop de contraintes pour que l’élan d’investissement s’accélère de manière à suivre les Etats-Unis et la Chine.

Enfin, il faut garder à l’esprit que l’Union européenne reste dans la bonne direction. L’Europe possède une main d’oeuvre scientifique extrêmement qualifiée. Cette main d’oeuvre a les moyens de rattraper ce retard technologique. Cependant, il faut continuer à allouer davantage de financements à ce secteur. Aujourd’hui, les efforts de l’Union Européenne doivent donc se concentrer autour du développement de ces nouveaux marchés. Pour assurer l’influence future de l’Europe, il est indispensable de prioriser un soutien à l’innovation et la recherche. Le futur de l’Europe repose véritablement sur l’IA et la Blockchain et de cette manière seulement, l’Union Européenne pourra conserver demain la place qu’elle a aujourd’hui.