Comment obtenir une aide à l’innovation ?
Qu’est-ce qu’une aide à l’innovation ?
L’aide à l’innovation (ADI) : la définition
L’aide à l’innovation est un dispositif financier octroyé par l’État aux entreprises réalisant des projets innovants ! Quelle que soit la nature de votre activité votre entreprise peut en faire la demande dès lors que votre projet est éligible. Ces aides peuvent intervenir à tous les stades de maturité de votre projet.
L’enjeu pour les entreprises est de bien identifier les aides, mais aussi les organismes financeurs. Faire une demande d’aide financière c’est bien, en obtenir une qui corresponde à son projet c’est mieux !
Pourquoi l’Etat investit dans l’innovation ?
Cela fait déjà plusieurs années que l’État investit dans l’innovation. En 2019, l’État a notamment débloqué une enveloppe de 5 milliards d’euros, pour le développement de vingt-cinq startup « licornes » en France d’ici 2025. Le but est, d’une part, de faire rayonner le pays sur la scène technologique internationale et, d’autre part, de dynamiser le tissu économique français en favorisant la création d’entreprises. L’innovation est en effet un moteur non négligeable en matière d’emploi, notamment grâce aux nouvelles filières métier créées dans le cadre de projets technologiques.
Il existe de nombreux organismes fournissant des aides à l’innovation :
- Les Régions
- L’Union Européenne
- Les ministères (Recherche, Armées etc.)
- L’ADEME
- L’ANR
- Bpifrance
Les différents ministères peuvent également proposer des appels à projets selon les problématiques nationales. Ainsi par exemple le ministère des armées avec la subvention RAPID, qui finance des innovations à destination du monde civil mais aussi militaire.
Les entreprises concernées
Contrairement à ce que pense une majorité d’entrepreneurs, il est possible de bénéficier d’aides à l’innovation quelle que soit la taille de son entreprise :
- Startup
- PME
- ETI
- Grand Groupe
Par ailleurs l’activité de l’entreprise n’a pas d’impact sur l’accès aux aides financières à l’innovation seule la nature des projets compte.
Ainsi, une agence digitale créant des sites e-commerce pour des clients finaux peut bénéficier d’ADI dans le cadre du développement d’un CMS interne.
Que vous représentiez une PME, une Startup ou encore un grand groupe vous pouvez en faire la demande. L’enjeu va être de déterminer les projets à financer, et les dispositifs de financement pertinents !
Ne vous focalisez pas sur des subventions. Bien qu'avantageuses pour votre entreprise elles sont plus difficiles à obtenir.
Les formes d’aide à l’innovation
Qu’il s’agisse de subvention, de prêt ou bien d’avance récupérable, une aide à l’innovation peut prendre plusieurs formes !.
En effet, il existe trois dispositifs distincts avec leurs propres spécificités :
- Les subventions
- Les avances remboursables ou avances récupérables
- Les prêts
D’abord, la subvention, à la différence du prêt et de l’avance récupérable, elle est acquise par l’entreprise sans condition de remboursement. Les modalités de versement peuvent varier d’un dispositif à un autre, la plupart du temps la subvention ne vous sera pas versée en intégralité, mais plutôt à chaque étape d’avancement du projet.
Ensuite, l’avance récupérable : celle-ci a pour particuliarité de n’être à rembourser qu’en partie en cas d’échec. Ainsi, si votre projet n’est pas arrivé à son terme, vous devrez justifier de son état d’avancement et rembourser la partie correspondant au succès (80% du montant initial par exemple).
Enfin, le prêt obtenu dans le cadre de soutien public aux projets innovants est généralement à faible taux d’intérêt. On a également des différés de remboursement, et surtout aucune caution personnelle du dirigeant. Ce dernier point le rend d’autant plus attractif auprès des startups qui ont besoin de fonds à leur lancement.
Pourquoi solliciter une aide à l’innovation ?
En matière d’Aides à l’Innovation, il existe quelques fondamentaux à maîtriser pour éviter les échecs. Bien souvent, les entrepreneurs vont au contact avec Bpifrance, l’ADEME, et d’autres guichets de financements sans préparation. Les déceptions sont alors nombreuses. Une bonne préparation associée à une compréhension des financements publics constituent donc un point de départ important.
Pour financer un projet précis
Une Aide à l’Innovation ne finance pas votre entreprise au sens large du terme. Elle prend en charge un programme de dépenses précis que vous allez mener à bien. Il est donc fondamental de raisonner en « mode projet ». Un projet a un début, une fin, et un budget qui lui est propre. Il constitue le fondement de toute demande de financement public, quelle qu’elle soit.
Il ne faut donc pas compter sur une Aide à l’Innovation pour pallier à d’éventuels problèmes de trésorerie. Ni pour financer les charges de fonctionnement de votre entreprise ou votre BFR.
Quels projets pouvez-vous faire financer grâce à une aide à l’innovation ?
1. Des projets d’innovation, au sens large du terme
Nous parlons d’Aides à l’Innovation. Il est donc impératif que l’innovation technique ou scientifique, quel que soit son niveau, soit présente dans votre projet. Cependant, il serait réducteur de penser que seuls les travaux techniques peuvent faire l’objet de financements. Il existe des aides qui couvrent le développement, la mise sur le marché, la commercialisation, la croissance, et même l’ouverture à l’international. Si vous structurez bien votre projet, et qu’il présente une base innovante, la majorité de ces dépenses pourront faire l’objet d’un financement public.
2. Des projets à forte création de valeur business
Il faut, pour que vous puissiez faire financer votre projet, que ce dernier constitue un atout majeur pour votre entreprise. En clair : il est important que les développements ou les travaux que vous allez réaliser créent de la valeur ajoutée. Les collectivités sont attentives à cela, car plus vous grandissez, plus leur retour sur investissement sera fort. N’oubliez pas que vous allez profiter de deniers publics. L’objectif sera donc de favoriser un rayonnement au delà de votre entreprise. Cela peut se traduire par de l’emploi, de l’impôt ou des connaissances nouvelles « Made in France ».
3. Des projets solides
En matière « d’Aides pour l’Innovation », vous devez toujours penser « Co-Financement ». Vous allez recevoir du financeur une aide, qui prend en charge une part de vos dépenses. Cette prise en charge, en moyenne, se situe entre 30% et 50%. Vous devrez donc avoir la capacité de financer la part des dépenses qui vous reviennent, pour mener à bien votre projet. Malheureusement, vous ne pouvez pas imaginer un « mille-feuille » de financements qui couvrirait l’ensemble de vos besoins.
Pour s’assurer de votre solidité, les financeurs (comme la BPI) procèdent systématiquement à une analyse approfondie de votre contexte financier. Cette analyse prend en compte vos capitaux propres, votre chiffre d’affaire, votre niveau d’endettement, vos coûts de fonctionnement, etc. Si votre entreprise répond aux critères d’une entreprise en difficulté, vos chances d’obtenir une aide à l’innovation seront quasi-nulles. Enfin, il est impossible de lever de la dette en complément d’une aide pour couvrir les besoins de vos projets.
Il vous sera donc indispensable d’apporter des capitaux si ces derniers sont trop faibles. Le plus courant est de procéder à une levée de fonds, ou à un apport en compte courant d’associés.
4. Des projets bien calibrés
Vos chances de succès dans vos démarches reposent sur la qualité de votre projet et vos moyens propres. Comme vos moyens propres ne sont pas infinis, il est primordial de « calibrer » votre projet. Si ce dernier est trop consommateur de cash, ou trop long, vous hypothéquez vos chances de succès.
Notre conseil est de jalonner minutieusement vos travaux. Ce découpage suivra l’évolution de vos moyens, et la croissance de votre entreprise. Veillez ensuite à identifier des leviers de financements adaptés à chaque jalon. Vous ne financerez pas avec une seule aide une expérimentation ou une industrialisation ! C’est notamment dans ce calibrage complexe qu’un cabinet comme FinovUP peut vous être d’une aide précieuse.
Pour optimiser votre cycle de financements
Lorsqu’elles sont actionnées à bon escient, les aides publiques peuvent représenter jusqu’à 50% de vos investissements. À chaque étape, un soutien public adapté peut vraiment accélérer votre projet. Les Aides à l’Innovation ne sont pas un « Nice to Have », mais bien un « Must have » pour votre réussite.
1. Dans le cadre d’une Augmentation de Capital
Elles sont un allié de poids dans le cadre d’une levée de fonds. En effet, vous pouvez bénéficier d’un effet de levier important sur le cash de vos investisseurs. Alors, vous pouvez envisager de lever moins d’argent. Lever moins a de nombreux atouts : moins de dilution, moins de friction, des objectifs mieux sécurisés, etc. En moyenne, pour chaque euro investi, vous pouvez espérer entre 0,5€ et 0,8€ d’aide publique.
Vous pouvez aussi actionner certaines aides pour réaliser un « bridge », en amont de votre levée de fonds. Votre enjeu sera alors de piloter plus sereinement l’opération, en limitant l’impact sur vos investissements « pre-seed ».
2. Dans le cadre d’une transition business
Si vous n’êtes pas une Startup, alors l’augmentation de capital ne vous concerne peut-être pas. Il n’en demeure pas moins que vous devez investir dans des projets d’innovation. Vous adapter à des nouveaux marchés, proposer des nouvelles offres, passer sur un modèle SaaS, etc… Les raisons qui imposent des investissements sont nombreuses.
Votre enjeu, dans ce cas, sera de limiter les risques financiers de ces nouveaux investissements. Traditionnellement, les entreprises se tournent vers leur banque pour couvrir ces dépenses nouvelles. Mais les aides publiques peuvent souvent représenter une solution plus avantageuse. En effet, quel que soit le type de financement, vous bénéficiez systématiquement d’un différé de remboursement important, et vous n’avez aucune garantie personnelle à apporter. De plus, une part de vos investissement pourront, selon la nature de votre projet, faire l’objet de subventions. Le coût global du financement est souvent bien moindre, et le risque bien plus limité.
Pour conclure
L’offre des aides publiques est aujourd’hui très vaste. Ces dernières couvrent presque tous vos besoins d’investissements. Que vous soyez une Startup en plein amorçage, ou une PME/ETI en pleine croissance. Mettre en place en la matière une stratégie pragmatique et structurée peut changer la donne. Votre meilleur atout sera encore de réaliser des demandes claires et documentées, en visant les financements les plus adaptés à vos besoins.
Suis-je éligible aux aides à l’innovation ?
En matière d’aides à l’innovation, les règles et subtilités sont nombreuses. Vous pouvez adopter deux approches. La première consiste à aller directement voir les guichets de financements avec votre projet, sans préparation particulière. La seconde consiste à analyser tous les paramètres pour préparer votre dossier en amont. Cette dernière option permet de déposer une demande claire, précise, fondée sur des arguments construits.
Cela vous donne plusieurs avantages significatifs :
Etre plus crédible vis-à-vis des financeurs,
- Optimiser vos demandes, en fonction de vos projets,
- Minimiser les allers/retours avec les organismes publics,
- Accélérer, dans certains cas, l’instruction de vos demandes,
- Augmenter vos chances de succès !
En conclusion, l’investissement dans la préparation de vos dossiers nous semble plus que rentable. Par conséquent, nous vous recommandons donc vivement d’adopter une approche structurée en matière de financements publics. Et qui dit approche structurée, dit connaissance de quelques principes d’éligibilité.
Quels sont ces grands principes ?
Soyons honnêtes : les cahiers des charges des différents financements sont très variés. Votre secteur d’activité, ou la nature de vos travaux peuvent être des critères déterminants. Au delà de ces critères, la région dans laquelle vous vous trouvez, ou encore le stade d’avancement de votre projet sont autant d’éléments fondamentaux. Comme nous ne pouvons pas énumérer tous ces critères, nous allons nous focaliser sur les points d’éligibilité communs à la majorité des aides publiques.
La solidité de votre entreprise
Vous ne devez pas perdre de vue qu’un organisme de financement comme la BPI reçois des milliers de demandes chaque mois. Ils sont donc dans l’obligation d’avoir une approche normée en matière d’instruction. Dans ce contexte tendu, il y a fort à parier que votre chargé d’affaires, lorsqu’il recevra votre dossier, commence par regarder vos éléments financiers. C’est un point de départ pour mesurer la crédibilité de votre demande. Si cette dernière, d’entrée de jeu, n’est pas crédible, alors il y a fort à parier que son analyse s’arrête là.
Dès lors, quels sont les points purement financiers à valider avant toute autre chose ?
Vos moyens propres
Vos capitaux propres (ou fonds propres) sont une variable très importante pour la quasi-totalité des aides publiques. Pourquoi ? Parce qu’ils représentent un indicateur fiable de votre capacité d’auto-financement de votre projet.
N’oubliez pas que, quel que soit le financement accordé, il ne couvrira qu’une part des investissements de votre projet. Le premier devoir du financeur public (BPI, ADEME…) est donc d’évaluer votre capacité à couvrir votre part des investissements. S’il apparaît que votre société, même avec une aide à l’innovation, ne pourra pas mener à bien son projet, alors il est probable qu’aucun financement ne sera lui accordé.
En règle générale, le montant de l’aide à l’innovation accordé ne pourra pas excéder le montant de vos capitaux propres.
Comment connaître vos capitaux propres ?
Vous avez d’ores et déjà un bilan à votre actif ? Alors c’est simple : le montant de vos capitaux propres figure sur votre dernier bilan. Dans votre premier exercice, alors votre capital social constitue l’essentiel de vos fonds propres.
Ajoutez vos « quasi-fonds propres » !
Vous ne disposez pas que des fonds propres qui apparaissent sur votre bilan pour financer votre projet ! Votre entreprise a bien souvent d’autres ressources à votre disposition. Bonne nouvelle : vous pouvez les ajouter à vos fonds propres pour calculer le montant maximal de votre aide.
Ces « quasi fonds-propres » sont souvent des comptes courants d’associés, qui servent directement à financer votre projet.
Déduisez vos prêts bancaires
Si vous contractez des prêts auprès d’établissements de crédits, alors ces derniers sont déduits de vos fonds propres par le financeur. C’est un paramètre important, qui échappe à de nombreux dirigeants au moment de calculer leurs aides potentielles.
On résume ?
Vérifiez que vous ne serez pas considéré comme une « entreprise en difficulté »
En règle générale, un organisme public doit vérifier, avant de vous accorder un financement, que vous n’êtes pas une « entreprise en difficulté ». Est considérée comme entreprise en difficulté :
- Entreprise concernée par l’ouverture d’un jugement de procédure collective,
- Entreprise de plus de 3 ans, dont le total des réserves, diminué des pertes accumulées, présente un solde négatif qui excède plus de la moitié du capital souscrit.
Il existe des exceptions qui permettent d’accéder à certains financements, dans des secteurs particuliers comme la biotechnologie.
La nature de vos dépenses
Vous demandez une Aide à l’Innovation. Il faut donc qu’elle finance un projet d’innovation. Logique pas toujours bien comprise par les dirigeants, qui ont souvent besoin de cash pour les actions marketing et commerciales. Il existe des aides dédiées qui financent d’autres dépenses (croissance, BFR, International, etc.). Il est donc important de ne pas mélanger les genres pour frapper aux bonnes portes au bon moment. D’ailleurs, cela fait partie du travail de construction que nous réalisons avec nous clients, pour mettre en oeuvre une stratégie logique et optimisée.
Passé ce constat, les financements publics, contrairement au CIR et au CII, ne sont de loin pas aussi restrictifs.
Quand faire une demande d’aide à l’innovation ?
Des périodes plus propices que d’autres pour obtenir une aide à l’innovation
Le timing va avoir un impact direct sur la capacité d’un projet innovant à obtenir une aide financière publique. Pour mettre toutes les chances de votre côté , une seule tactique : ANTICIPER !
En effet, il existe des moments-clé à saisir dans le cadre du financement de l’innovation !
Quand on a un réel besoin de financement
Soyons clair, on ne demande une aide publique que dans le cas où un réel besoin existe ! On ne le répétera jamais assez : l’état ne finance pas des entreprises mais bien des projets !
C’est pourquoi, les financeurs n’auront aucun scrupule à refuser votre demande s’ils estiment que le besoin évoqué n’est pas suffisamment concret pour justifier un financement.
Vous venez d’obtenir une aide publique ? Il serait probablement judicieux d’attendre quelques mois en fonction de l’avancée du projet initialement financé. Le cumul des aides est possible mais une approche raisonnée de vos besoins est nécessaires pour évaluer l’enjeu d’une demande supplémentaire.
Vous vous lancez dans un nouveau projet d’innovation
Tout d’abord, utiliser la matrice SMART peut être utile pour identifier le moment idéal pour faire financer votre projet. En effet, si votre projet est spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et enfin temporellement défini, les voyants sont au vert !
C’est à dire que votre projet peut être présenté sans problème à Bpifrance ou votre région dans le cadre d’une ADI.
Par contre, si une ou plusieurs conditions ne sont pas remplies, il est plus judicieux de repousser sa demande pour éviter un refus qui pourrait freiner votre motivation à concrétiser ce projet. Et ce, même si il est très innovant !
Voici deux exemples de projet :
Projet 1 | Projet 2 | |
---|---|---|
Spécifique | Le développement d’une application de prise de commande à distance pour les restaurateurs pour minimiser les contacts prolongés entre les serveurs et les clients | Le lancement d’un Google Home 100% français |
Mesurable | Nécessite l’embauche de deux développeurs mobile expérimentés sur des notions de machine learning | Nécessite l’embauche d’une équipe de développeurs et ingénieurs en intelligence artificielle |
Atteignable | Objectif : équiper 50 restaurants d’ici janvier 2022 | Obtenir 50% de part du marché mondial des assistants vocaux en deux ans |
Temporellement défini | Entre 5 et 6 mois de développement sont nécessaires pour avoir une V1 opérationnelle | Développement sur T1/T2 2021; commercialisation T4 2021. |
GO | NO GO |
Même si s’aventurer sur les plate-bandes de Google et rivaliser avec son assistant virtuel est un challenge que de nombreux entrepreneurs souhaiteraient relever; le projet décrit ici n’est pas suffisamment solide pour être financé à ce stade.
En effet, là où le projet n°1 repose sur des éléments concrets et raisonnables, le projet 2 repose finalement sur des éléments beaucoup plus imagés, hypothétiques, et plus difficiles à appréhender pour un financeur.
Vous avez levé des fonds privés
Des événements précis dans la vie des entreprises peuvent également être des signaux pour initier un dépôt de dossier d’aide publique à l’innovation.
C’est notamment le cas des levées de fonds ou augmentations de capital.
D’une part, vous envoyez un signal à votre écosystème en recueillant des fonds d’investisseurs privés. Votre projet suscite de l’intérêt, de la confiance, un marché est identifié et vous avez des ressources pour croître. D’autre part, côté financeur public vous envoyez un autre message : j’ai une entreprise dynamique, armée pour me développer et dynamiser mon territoire. Le timing est parfait pour vous financer.
Vous avez clôturé une campagne de crowdfunding
Il peut également s’agir de la clôture d’une campagne de crowdfunding. En plus de confirmer l’intérêt de votre innovation, elle consolide la structure financière de votre entreprise.
Quand le timing de l’aide à l’innovation le permet
Bien que cela puisse paraitre évident, il est crucial d’anticiper les conditions « temporelles » d’accès aux aides à l’innovation. Pour ce faire, rien de mieux que d’éplucher le cahier des charges des aides en question.
Par exemple :
- Bourse French Tech : pour l’obtenir il faut s’assurer que l’entreprise ait moins d’un an au moment de la demande.
- Prêt amorçage investissement : le dossier est à déposer dans un délai de 6 semaines après le closing
- Dispositif RAPID de la Direction générale des armées : vous pouvez déposer le dossier tout au long de l’année.
Aide à l’innovation et plafond de minimis
Si vous avez par le passé obtenu des aides publiques, il est en effet judicieux d’en faire l’état des lieux avant de se lancer dans une demande.
La Règle de Minimis s’applique aux entreprises françaises. Cette réglementation plafonne les aides publiques à 200 000 euros sur trois exercices fiscaux consécutifs.
Si vous venez d’obtenir une aide de 200000 euros de votre région soumise à la règle des minimis , il vous faudra attendre trois ans avant de solliciter une aide du même type. Heureusement la plupart des aides à l’innovation sont exclues du régime des minimis, l’information se trouve dans le dossier de demande!
Donc, On récapitule !
Je demande une aide à l’innovation au moment où :
- j’ai un projet clairement défini
- et/ou j’ai levé des fonds privés
- et/ou j’ai finalisé une campagne de crowdfunding
J’anticipe en :
- Vérifiant le timing concernant le dépôt des demandes notamment dans leur cahier des charges
- Passant en revue les derniers financements obtenus par mon entreprise (sur les 18 derniers mois)
- M’assurant que mon projet est éligible et que j’ai une structure financière stable ou un plan de financement cohérent
Comment faire une demande d’aide à l’innovation ?
Quand on se pose la question de savoir comment faire une demande d’aide à l’innovation, il y a différentes étapes à considérer. La première question à se poser est celle du projet concerné, dans sa globalité. Pour identifier l’aide qui répond le mieux à ce projet, monter le dossier et enfin réaliser les travaux.
Tout part du projet
Les aides à l’innovation financent un projet, pas une activité, contrairement à d’autres dispositifs tels que le CIR ou le JEI. La
première étape pour aller chercher un dispositif de soutien à l’innovation est donc d’avoir un projet à financer. Evident? Oui. Et pourtant ça va mieux en l’écrivant !
Donc il est nécessaire d’avoir un projet futur, et de bien le connaitre. Pour ce faire vous aurez besoin de ressources internes: CTO, chef de projet ou encore CFO seront des interlocuteurs clé pour vous permettre de cadrer votre projet.
Au niveau global d’abord: Quels sont les enjeux? Les objectifs? Les verrous? L’impact de ce projet sur mon activité? Ce dernier critère est tout aussi important que les autres. Le bailleur public a pour objectif de stimuler l’économie : mon projet va t-il me permettre d’embaucher, d’augmenter mon chiffre d’affaires, avoir un impact significatif sur ma santé financière?Ensuite plus pré
cisément: Quel est son périmètre? Quelles technologies utiliser? De quelles ressources, internes et externes, ai-je besoin? Et enfin combien de temps ce projet va t-il durer? A noter que les aides à l’innovation, la plupart du temps, financent des projets d’une durée de 18 mois en moyenne. Si votre projet dure quatre ans, il sera intéressant de le découper en plusieurs jalons plus courts.
Enfin combien mon projet va t-il coûter? Il convient ici d’être le plus précis possible, et de connaitre l’enveloppe dont j’ai besoin mais aussi la nature des dépenses.
Dépenses éligibles aux aides à l’innovation
On peut trouver différentes typologies de dépenses, principalement les suivantes:
Dépenses internes:
- personnel
- matériel (amortissement)
- frais annexes
Dépenses externes:
- prestation externe
- prototypage, installation pilotes
- brevets
- investissements etc.
Pour identifier l’aide à l’innovation la plus pertinente
Comment faire une demande d’aide c’est aussi savoir quelle aide cibler. Il est primordial de viser les aides les plus adaptées et utiles, afin de maximiser mes chances et gagner du temps.
En fonction de ma taille : PME, ETI, TPE.
Mon statut juridique: SAS mais aussi SCOP, association.
Le degré de maturité de mon entreprise et de mon projet est également à considérer, les aides peuvent financer la faisabilité, le développement, la mise sur le marché de l’innovation.
Ma situation financière: est ce que je fais du Chiffre d’Affaires (CA)? Quelle est ma trajectoire de CA? Quel est mon niveau de fonds propres.
La nature des dépenses: certaines aides permettent de prendre en charge la sous-traitance, le juridique, la mise sur le marché ou encore l’export. Comme j’ai en amont défini mon projet, je sais quelles dépenses j’ai besoin de financer
Certaines aides favorisent les projets collaboratifs, pour lesquels il y a plusieurs parties prenantes.
Les thématiques: des aides s’adressent à toutes thématiques pour vu qu’il y ait de l’innovation. D’autres sont très spécifiques : cybersécurité des objets connectés ou encore Systèmes énergétiques – Villes et Territoires durables ; deux exemples parmi tant d’autres.
Vous l’aurez compris: il y un travail de veille à effectuer, qui peut être très chronophage. Il peut donc être stratégique d’avoir une ressource dédiée à ce travail de veille et d’identification. Cela afin d’éviter de trop s’éparpiller ou au contraire de laisser passer un appel à projet hyper intéressant et adapté.
Cibler la bonne aide, pour maximiser la prise en charge publique de mon projet, c’est aussi faire preuve d’anticipation. Ainsi vous devez avoir déposé votre demande d’aide préalablement au démarrage du projet et des dépenses.
Monter le dossier
Une demande d’aide à l’innovation, c’est un dossier assez complet et conséquent à rédiger, avec parfois des extras comme des vidéos de présentation. Là encore vous ferez appel aux talents de rédacteurs de votre personnel technique pour la description des travaux, et au savoir faire de votre CFO pour la partie chiffrage.
La qualité du dossier est primordiale pour se faire financer, et ne doit pas être prise à la légère. Même quand il s’agit d’un pré-dossier, chaque information compte, il s’agit de donner une bonne première impression. Et la première impression, on n’a qu’une fois l’occasion de la rendre bonne.
La structure du dossier de demande d’aide à l’innovation
Outre les extras type vidéo, qui impliquent la plupart du temps les fondateurs et les membres clé de l’équipe, un dossier de demande d’aide comprend environ trois parties:
La présentation de l’entreprise
Cette partie est inhérente à toute demande d’aide à l’innovation, son importance et les informations précises peuvent varier, mais voici quelques éléments importants:
- Nature de l’activité
- Historique de création, structure, actionnariat
- Typologie de Clients
- Concurrence, votre positionnement par rapport à celle-ci
- Business Model
- Tendance de l’activité: CA, son évolution
C’est la légitimité de votre entreprise aux yeux du financeur qui se joue ici, alors vous devez donner confiance, et envie .
La présentation du projet
C’est souvent la partie la plus longue du dossier, qui comprendra notamment les élements suivants:
- Objectif de l’innovation
- Performances à atteindre
- Eléments de différenciation technique
- Point de départ des travaux: état de l’art
- Développements à réaliser
- Timing
- Profil de l’équipe
- Les besoins de recrutements
- Les retombées économiques
- Le mode opératoire
- Éventuels enjeux écologiques
- chiffrage et budget prévisionnel
- Sources de financement
Les annexes financières
Ici vous allez démontrer à la fois votre santé financière actuelle, mais aussi votre capacité d’auto-financement. L’enjeu est en effet de démontrer que vous allez pouvoir porter le projet sur toute sa durée.
- Capitaux propres
- Résultats et forecast à 3 ans
- Plan de financement
- Plan de trésorie sur 12 mois
- Dernier bilan
Vous l’aurez compris, ce n’est pas une mince à faire de monter une demande d’aide à l’innovation, et cela va mobiliser beaucoup de ressources en interne.
Se faire accompagner?
La question est légitime! Un partenaire peut ainsi vous faire gagner du temps à chaque étape : de la définition du projet au montage du dossier, et aux éléments à produire tout au long du programme (cf ci-dessous).
Il est cependant important alors de bien choisir son partenaire. Ainsi votre situation, vos affinités seront à prendre en compte. La clé est bien de trouver un partenaire qui vous corresponde, ce ne sera donc pas le même pour chaque entreprise. Cependant certains critères semblent assez universel:
- il doit comprendre/connaitre vos enjeux
- s’investir à vos côtés, et s’adapter à vos besoins
- être transparent avec vous: c’est aussi un partenaire de réflexion , qui vous conseille au mieux de vos intérêts.
Et c’est parti!
Ensuite il « faut » faire les dépenses, et donc réaliser le projet.
Comme vous avez bien cadré tout ça en amont, le lancement du projet devrait être assez facile. Et pourtant veillez à toujours avoir en tête le programme que vous avez fait financer. Si des recrutements sont prévus, il convient de ne pas tarder, idem pour les dépenses.
Enfin, gardez en tête que vous aurez à justifier de l’usage des fonds publics, et de l’engagement des dépenses prévues.
Ainsi il vous faudra peut être fournir des rapports intermédiaires, justificatifs de dépenses, et enfin rapport de fin de programme. Le travail est encore important, y compris au niveau du formalisme et de l’administratif. En effet les aides, surtout les plus importantes, peuvent être versées en plusieurs fois, et des démarches sont à effectuer pour obtenir les différentes tranches.
Et après ?
Enfin vous arrivez à la fin du projet, et allez bientôt obtenir le solde de votre financement? Vous pouvez déjà commencer à penser à la suite, et maintenir une stratégie de financement optimale. Quelle sera la prochaine brique à développer, de combien aurai-je besoin pour la financer? Planifier, anticiper, avoir une veille constante et regarder à moyen voire long terme sont les clés pour une demande d’aide réussie.
Sur toute cette partie, certains acteurs peuvent également vous accompagner et vous permettre de gagner du temps et sécuriser vos démarches, et l’obtention de la totalité de vos financements.
Bonus : la liste des aides à l'innovation
Voici un aperçu des aides à l’innovation les plus sollicitées à l’échelle régional et national :
Phase de démarrage | Phase de Faisabilité, Prototype | Phase de croissance, commercialisation |
---|---|---|
Bourse French Tech | Subvention Innovation | Prêt Amorçage Bpifrance |
Bourse French Tech Emergence | Aide pour le développement de l’innovation | Prêt Amorçage Investissement |
Concours I-lab | Subvention RAPID | Prêt Innovation FEI |
Innov’up (Île-de-France) | Concours I-nov | EIC Accelerator (Union Européeene) |
soyez ambitieux. et réaliste ! La clé est d'identifier l'aide la plus pertinente pour financer votre projet, aussi et surtout celle à laquelle votre situation vous donne accès. CA, fonds propres, stade de maturité... Autant d'éléments à prendre en compte pour éviter de passer 2 semaines à monter un dossier destiné aux entreprises ayant au moins 3 bilans à présenter alors que votre entreprise a été immatriculée il y a 6 mois.
Placez bien vos pions : il est important d'avoir une stratégie optimisée pour aller chercher la bonne aide au bon moment. Effectuer une veille active, ne pas tarder à augmenter vos fonds propres et faire votre demande suffisamment en amont du lancement du projet. Ce sont les clés pour gagner la partie.
Montez un dossier solide pour maximiser vos chances d'obtention. Anticipez toute la formalisation des documents liés à l'aide : rapports intermédiaires, rapports de fin de programme. Vous serez ainsi assuré d'obtenir la totalité de l'aide, et surtout de ne pas devoir la rembourser !